C'est un des petits derniers du collectif qui se prête au jeu pour ce 8ème entretien : Frédéric MASSA qui fait partie du collectif PHOTON depuis l'année dernière.
CN : Parle nous de ton parcours photographique :
FM : C’est un long cheminement d’autodidacte qui a d’abord commencé par la peinture.
J’ai baigné dans une famille de passionnés, peintres et chanteurs lyriques qui m’ont transmis une fibre artistique, mais mon parcours est surtout lié à cette citation d’Ansel Adams dont j’ai mis du temps à comprendre la signification dans la pratique : « tu ne prends pas une photo, tu la crées ».
Deux dates importantes pour mes prémices en photographie, en 1987 j’ai eu mon premier Reflex argentique, ce fût une grande découverte expérimentale, et 1989 alors que j’exerçais en milieu psychiatrique j’ai participé à la création d’un atelier photo pour les patients, ce fût marquant autant sur le plan professionnel que personnel. J’ai trouvé des parallèles entre peinture et photographie, il doit se passer « quelque chose » entre les quatre bords d’une photo comme ceux d’une toile. C’est avec l’avènement du numérique que la bascule de la peinture vers la photo s’est réalisée complètement car j’y retrouve l’aspect créatif avec de nouveaux espaces.
Enfin je pratiquais la photographie en solitaire jusqu’à ce que j’intègre le Collectif Photon, une ruche de passionnés avec lesquels je prends beaucoup de plaisir à partager et construire.
Enfin je pratiquais la photographie en solitaire jusqu’à ce que j’intègre le Collectif Photon, une ruche de passionnés avec lesquels je prends beaucoup de plaisir à partager et construire.
CN : Tes thèmes de prédilection...
FM : Je n’en ai pas vraiment, je ne tiens pas à m’enfermer dans un ou deux thèmes, mais d’une manière générale, J’aime la présence humaine de près ou de loin, la rue, raconter un bout d’histoire … Ma démarche est d’essayer de rendre le banal intéressant, regarder autrement ce qu’on a autour de nous tous les jours, et là aussi j’ai fait mienne une citation de Proust qui s’applique très bien à la photographie,
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux »
CN : Quelles sont tes interventions en post traitement?
FM : Je travaille mes photos en fichiers RAW avec Lightroom 5, c’est un logiciel que je compare à un labo argentique, je revisite les lumières, les tons sombres, les ombres, la balance des blancs et les couleurs. J’utilise aussi Photomatix pro pour le HDR
CN : Des projets particuliers sur lesquels tu travailles?
FM : Je suis en train de réfléchir à deux projets, le premier est une immersion dans le pastoralisme régional et traditionnel, et le second sur les quartiers Niçois, hors carte postale. Enfin bien évidemment je travaille sur les projets du Collectif Photon
CN : Une expo à venir?
FM : Oui avec le Collectif Photon, tout d’abord une exposition visible jusqu’au 30 Juin 2015 « Nissa » au siège de la Banque Populaire Côte d’Azur à Nice – Arénas.
Puis « Musigraphie » durant tout le mois de juillet à la Médiathèque de Saint Martin Vésubie.
CN : Le ou les photographes qui t'ont le plus inspiré...
FM : Pour les photos humanistes Willy Ronis, pour les portraits Steve McCurry et Lee Jeffries, pour les juxtapositions Jerry Uelsman, pour le HDR Trey Ratcliff...si je devais n’en citer que deux pour l’ensemble de leurs œuvres ce serait Sébastião Salgado et Robert Mapplethorpe.
CN : Le livre Photo que tu emmènerais sur une île déserte...
FM : Question difficile si je dois n’en prendre qu’un ! Comme tout autodidacte je me suis longtemps nourri d’ouvrages, mais j’assume la question, alors je prendrais un des derniers de Sebastião Salgado « Génésis »
CN : L'expo qui t'a le plus marqué...
FM : Il y en a trois que je suis obligé de citer, Edward Sheriff Curtis un travail de toute sa vie sur les indiens d’Amérique du Nord, il y a quelques années déjà au Théâtre de la photographie. Plus récemment la rétrospective Robert Mapplethorpe à Paris au Grand Palais, et la rétrospective de Steve McCurry aussi au Théâtre de la photographie.
CN : La photo que tu as réalisée et qui te plait le plus actuellement...
FM : Il s’agit d’un portrait récent de mon père. Je ne suis pas expert en portrait, j’en fais très peu, mais j’aime cette photo car elle a une force, bien qu’elle soit épurée. J’aime regarder aussi autrement les personnages, et encore plus ceux que j’aime.
CN : Peux tu me décliner photographiquement tes initiales?
FM : F…comme Focale. Vaste question, je suis devenu photographe le jour où j’ai compris ce qu’est la distance focale et comment la travailler au mieux.
M…comme Mapplethorpe. j’aime le noir et blanc stylisé et la quête d’esthétisme que l’on trouve dans ses portraits, je m’en inspire.
CN : As tu une ou plusieurs autres passions en dehors de la photo?
FM :La peinture, la musique notamment le folk rock des années 70, mais aussi l’aquariophilie, les expositions canines en stand by pour l’instant, et dès que je peux la montagne.
CN : Frédéric, on te retrouve sur un site ?
FM : Oui, ce sont des extraits de thématiques que je change régulièrement :
