vendredi 20 janvier 2023

Petit entretien photographique : Jean-Flavien PIQUEMAL

Jean Flavien PIQUEMAL est adhérent du Club Objectif Image Nice et il nous accueille sur son stand d'exposition avec un casque audio... original pour découvrir une exposition photographique, mais Jean-Flavien est original à plus d'un titre et dans le bon sen du terme !


CN : Parle nous de ton parcours photographique :

JFP : Je fais de la photographie depuis plus de 3 ans et demi maintenant ; cela faisait longtemps que je voulais m’y mettre. A la base ma 1ère passion est le cinéma, je suis cinéphile, et j’ai toujours voulu intégrer une école de cinéma mais mes parents ayant une mentalité « les filles ont les cheveux longs, les garçons les cheveux courts », tout ce qui avait une approche artistique ou sportive n’était malheureusement pas envisageable. 
Du coup la photographie m’a permis de pallier ce manque, l’image étant omniprésente et finalement plus accessible, et surtout cela me permet de créer, chose qui avec mon énergie débordante, m’a permis de me canaliser. 
Etant donné que je suis un passionné, lorsque je fais quelque chose je m’investis à fond et le fait d’avoir été un temps en recherche d’emploi m’a permis de trouver le temps de m’y mettre pleinement et notamment de commencer par apprendre la technique. 
C’est là qu’internet, qui soit dit en passant, peut être utilisé à bon escient, m’a permis de le faire sans avoir à prendre des cours qui coûtent très (trop) cher. 
Avec un Nikon D750 et son 50mm offerts par mon frère, que j'ai complété par un 35mm, j’ai commencé à me faire la main en faisant des photos qui n’avaient rien d’artistique ou de graphique mais permettaient de mettre en exergue la réalité du terrain avec mes connaissances techniques. 
Puis j'ai abordé la photo de rue, que j'apprécie particulièrement car on peut "voyager en restant sur place" ; Pour cette pratique j'ai utilisé principalement le 35mm avec lequel j'ai trouvé mes repères. 
J’ai maintenant réussi à acheter un Leica Q2 qui m’a quelque peu mis dedans financièrement, mais j’avoue que j’en suis plus que content !



CN : Tes thèmes de prédilection...

JFP :  Je n’ai pas de thèmes de prédilection à proprement parler, si mon œil accroche à quelque chose, je shoote... je ne me cantonne pas à la photographie de rue, je ne m’interdis rien, si je trouve un objet, une architecture, une ambiance, quelque chose d’abstrait ou même un paysage, je shoote.


CN : As-tu une approche technique particulière ?

JFP : Je n’ai pas d’approche technique particulière, en revanche on peut considérer dans la photographie de rue, celle que je pratique la plupart du temps, qu’il y a des « chasseurs » et des « pêcheurs ». Je suis plus pêcheur, à savoir que si ce que je pourrai appeler un décor m’accroche, je vais attendre quelque temps afin d’avoir la ou les personnes qui rentrent dans le champ afin de shooter. Je prends donc un temps important à me positionner et effectuer les réglages afin que ma composition soit la plus parfaite possible. Et là il faut la chance d’avoir des « protagonistes » qui passent, ce n’est pas chose aisée et je ne n’attends pas plus d’un ¼ d’heure car la patience n’est pas mon fort. Il faudra que je me concentre plus sur la chasse, qui me tiens aussi beaucoup à cœur, mais c’est une approche totalement différente  où l’œil doit être à l’affut de la moindre chose, et cela nécessite une énorme concentration, et pour l’instant mon œil n’est pas encore « programmé » à cet effet, mais l’exercice me plait bien et cela donne plein de nouvelles possibilités ! J’ai également envie de m’essayer au flash mais cela va nécessiter beaucoup de courage car forcément la discrétion sera plus que réduite et qu’avec un Leica Q2 je n’ai pas envie de faire de mauvaises rencontres …



CN : L’homme ou la femme d'image qui t'inspire ?

JFP : Cette liste ne peut être que longue, mais si je devais établir une short list, il y aurait HCB, Pentti Sammallahti, Franco Fontana, Garry Winogrand, Ernst Haas, Alex Webb, Helmut Newton, Ara Guler, Harry Gruyaert, mais en fait je ne pourrai jamais m’arrêter sans compter les pépites que l’on peut trouver sur Instagram qui, bien qu’il y a énormément de choses à dire de négatif sur ce medium, permet de voir quotidiennement des photographes professionnels ou non professionnels de talent…


CN : Le livre photo que tu emmènerais sur une île déserte...

JFP : Si je ne devais n’en prendre qu’un cela serait « Henry Cartier Bresson Photographe », ce livre m’est juste essentiel, il est absolument parfait !


CN : L’image que tu aurais aimé réaliser ?

JFP :  L'image ci-dessous d'Alex Webb à Haiti :



CN : L'exposition photographique qui t'a le plus marqué...

JFP : Si je ne devais en garder qu’une, ce serait celle de Pentti Sammallahti qui a eu lieu il y a environ 2 ans au Musée de la Photographie à Nice : c’est là que je l’ai découvert ; le choix de ses photos était parfait, les tirages également, comment ne pas tomber amoureux de ce dernier ?


CN : La photo qui a eu le plus de succès auprès de ton public ?

JFP : Celle-ci, bien que le mot public ne soit certainement pas adéquat, je parlerai donc plus de mes « amis » !

 
CN : La photo que tu as réalisée et qui te plaît le plus actuellement...

JFP : Forcément celle qui me plait est la dernière que j’ai réalisée : ma compagne enceinte de notre fils...



CN : Une des tes séries personnelles marquantes ?

JFP : Ce sont des danseurs Hip Hop qui s’entrainaient tout seuls avec la musique dans ce lieu magique en train d’être détruit (c’était déjà le cas lors de la prise de vue) à savoir le Théâtre National de Nice.






CN : La prochaine exposition ou l'on pourra admirer tes œuvres ?

JFP : L’unique et seule exposition que j’ai faite a eu lieu à PhotoMenton 2022 qui vient de se terminer. J’espère qu’il y en aura d’autres, c’est quand même formidable de voir ses photos imprimées plutôt que regardées sur un écran, de pouvoir rencontrer du public, de découvrir leurs réactions, bonnes ou mauvaises et surtout l’interaction qui s’en dégage, les rapports sociaux étant pour moi primordiaux (d’où le fait d’être attiré certainement par la photographie de rue)


CN : Des distinctions ou prix obtenus lors d'expositions ou concours et dont tu es particulièrement fiers :

JFP : Ce n’était pas des prix, mais j’ai eu 3 photos sélectionnées sur 40 à la dernière édition du Festival de photographie de rue de Saint Pathus, dont Jean-Christophe Bechet était le président, ainsi qu’une 4ème place au concours Ombres et Lumières organisé par PhotoMenton.
On ne peut pas parler de consécration mais j’en suis quand même très fier !


CN : As tu une ou plusieurs autres passions en dehors de la photo?

JFP : Le cinéma et la musique (en tant qu’auditeur), mais étant quelqu’un de passionné, beaucoup de choses m'intéressent !


CN : On te retrouve sur un site, un blog ou une page Facebook ?

JFP :  Je n’ai pas encore de site mais je vais essayer d’en faire un prochainement, dès que mon bébé de 6 semaines me laissera un minimum de temps ! On peut pour l’instant voir mon « travail » uniquement sur Instagram à jfpiquemal et j’ai également une page Facebook à mon nom et prénom (Jean-Flavien Piquemal) où je montre quelques-unes de mes photos mais qui n’est pas dédié spécifiquement à la photographie.


CN : Merci beaucoup Jean-Flavien !